Rotation prévue des policiers kényans en Haïti : défis logistiques et sécuritaires persistants

Environ 400 policiers kényans, déployés en Haïti depuis juillet 2024 dans le cadre de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), s’apprêtent à rentrer au pays. Cette rotation, prévue dès le départ, marque la fin du mandat annuel du premier contingent. Le porte-parole de la mission, Jack Ombaka, a confirmé cette information le 29 avril 2025 sur Radio Métropole, précisant que le Kenya a opté pour une rotation annuelle de ses effectifs et qu’un calendrier a été communiqué à tous les pays membres de la mission.

Cependant, des inquiétudes subsistent quant à l’efficacité de la mission face à la violence persistante des gangs en Haïti. Des policiers kényans ont exprimé des préoccupations concernant le manque de matériel adéquat pour lutter efficacement contre les groupes armés. Des incidents récents ont mis en lumière des lacunes en matière d’équipement, notamment des véhicules blindés défectueux et des protections insuffisantes, entraînant des blessures chez certains agents lors de patrouilles à Port-au-Prince.

Malgré ces défis, le Kenya reste engagé dans la mission et prévoit de déployer un total de 1 000 policiers en Haïti. En janvier 2025, un troisième contingent de 217 policiers kényans est arrivé à Port-au-Prince pour renforcer les effectifs sur place. La mission MMAS, dirigée par le Kenya et soutenue par les Nations unies, comprend également des contributions de pays tels que la Jamaïque, le Belize, le Guatemala et El Salvador.

La situation sécuritaire en Haïti demeure préoccupante, avec des gangs contrôlant une grande partie de la capitale et des violences ayant causé plus de 5 600 décès en 2024. La mission MMAS vise à restaurer la sécurité afin de permettre la tenue d’élections en février 2026.

Le départ du premier contingent kényan s’inscrit dans une stratégie de rotation visant à maintenir l’efficacité opérationnelle de la mission. Toutefois, les défis logistiques et sécuritaires persistants soulignent la nécessité d’un soutien accru de la communauté internationale pour garantir le succès de cette initiative.

Roberson Timolien