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Conseil de sécurité : Mme Helen La Lime, la Représentante spéciale en Haïti appelle à fournir d’urgence un soutien à la police nationale

Conseil de sécurité : Mme Helen La Lime, la Représentante spéciale en Haïti appelle à fournir d’urgence un soutien à la police nationale

La Représentante spéciale du Secrétaire général en Haïti a appelé à fournir d’urgence un plus grand soutien à la police nationale du pays, alertant de la détérioration rapide de la sécurité au moment où le dialogue sur les futurs arrangements de gouvernance du pays restent dans une impasse prolongée.

Intervenant devant le Conseil de sécurité, Mme Helen La Lime a indiqué que l’instabilité prononcée que connaît Haïti découle en grande partie de son vide institutionnel prolongé, auquel s’ajoute l’emprise des gangs sur une grande partie de la zone métropolitaine de Port-au-Prince.  Pour le seul mois de mai, la Police nationale d’Haïti (PNH) a recensé 201 homicides volontaires et 198 enlèvements, soit une moyenne de 7 cas par jour, a-t-elle notamment alerté.  Or la PNH manque de ressources humaines, matérielles et financières et ses capacités opérationnelles et logistiques limitées compromettent la mise en œuvre d’un programme global de sécurité publique.  

Tout en défendant les efforts des autorités pour contrecarrer les activités délicieuses des gangs, le Ministre haïtien des affaires étrangères a reconnu que la PNH ne peut pas s’en sortir dans les conditions actuelles et a jugé urgent qu’elle puisse recevoir « dans les prochains jours et non dans les prochaines semaines ou les prochains mois », un accompagnement robuste suffisant de la part des partenaires de la communauté internationale.  

« On ne peut envisager sérieusement aucune élection libre, honnête et démocratique dans un tel environnement », a notamment prévenu M. Jean Victor Généus qui a par ailleurs fait observer qu’après le départ des forces internationales, les structures locales se retrouvent dans l’incapacité d’avoir les mêmes performances, parce qu’elles n’ont pas reçu la formation adéquate et ne disposent pas des mêmes moyens.  

À ce propos, la République dominicaine a rappelé avoir mis en garde, il y a trois ans, contre les conséquences négatives d’une réduction de la mission onusienne en Haïti.  Aujourd’hui nous faisons face aux résultats de cette décision désastreuse, a regretté la délégation qui a appelé la communauté internationale à faire son « autocritique » afin de ne pas répéter les mêmes erreurs.  

Dans la perspective du renouvèlement prochain du mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), la France, plaidant pour que soit mis un terme à la violence des gangs, a suggéré d’augmenter le plafond des conseillers de police du Bureau.  Contraint, en raison de la situation sécuritaire, de renoncer à la visite sur le terrain qu’il prévoyait d’organiser pour le Conseil de sécurité lors de sa présidence le mois prochain, le Brésil a estimé que le BINUH doit également être mandaté pour appuyer le contrôle des flux financiers illicites et voir son action renforcée dans les domaines du judiciaire et des droits humains.  Les États-Unis, pour leur part, ont promis un appui logistique pour assurer la sécurité du pays.  

Le BINUH doit être considéré comme une « lueur d’espoir » plutôt que comme une « déception de plus », a souligné la Chine.  

KJB4 Infos

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